Le recueil au Moyen Âge. Le Moyen Âge central, sous la direction de Yasmina Foehr-Janssens et Olivier Collet, Turnhout 2010 (Brepols), 304 pages, € 59,00.
De la redécouverte de notre ancienne littérature aux années 1990, peu de travaux systématiques ont été consacrés au phénomène de la mise en recueil durant le moyen âge central. Époque des premières collections livresques et surtout de la somme, le XIIIe siècle se caractérise toutefois par l’emprise d’un geste unificateur sur la production manuscrite. Une large part de la transmission écrite, littéraire et savante, est marquée par l’apparition de vastes corpus textuels répondant à un projet de regroupement ou de rassemblement plus ou moins raisonné.
La précédente décennie à toutefois marqué un net regain d’intérêt pour ces questions dont on peut même considérer qu’elles figurent aujourd’hui au cœur des préoccupations de la ” nouvelle philologie “. Axée sur une meilleure prise de conscience de la dimension matérielle des œuvres et des résonances directes de leur transcription, l’étude actuelle du fait littéraire ne manque pas en effet de s’interroger sur les implications et les conséquences de cette pratique, intimement liée aux traditions vernaculaires.
Table des matières
Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Jeux du hasard et de l’intention : le recueil au Moyen Âge (pp. 7-9).
1. Littérature, recueils narratifs et didactiques: Wagih Azzam, Olivier Collet et Yasmina Foehr-Janssens, Mise en recueil et fonctionnalités de l’écrit (pp. 11-34); Richard Trachsler, Observations sur les « recueils de fabliaux » (pp. 35-46); Keith Bubsy, Le contexte manuscrit du Songe d’Enfer de Raoul de Houdenc (pp. 47-61); Milena Mikhaïlova, Le bien dire du manuscrit BnF fr. 24301. Recueils et fleurs de rhétorique (pp. 63-90); Francis Gingras, Mise en recueil et typologie des genres aux XIIIe et XIVe siècles : romans atypiques et recueils polygénériques (Biausdous, Cristal et Clarie, Durmart le Gallois et Mériadeuc) (pp. 91-111); Christopher Lucken, Les manuscrits du Bestiaire d’Amours de Richard de Fournival (pp. 113-138); Amy Suzanne Heneveld, « Chi commence d’amours », ou commencer pour finir : la place des arts d’aimer dans les manuscrits-recueils du XIIIe siècle (pp. 139-156).
2. Sommes et manuscrits religieux: Brigitte Roux, L’encyclopédiste à l’oeuvre : images de la compilation (pp. 157-181); Chantal Connochie-Bourgne, Au temps des sommes, quelques recueils de textes didactiques (pp. 183-197); Marie-Laure Savoye, Semis, transplantation et greffe: les techniques de la compilation dans le Rosarius (pp. 199-221); Anne-Françoise Labie-Leurquin, Les hésitations du cycle christique du légendier G de Paul Meyer (pp. 223-235); Alison Stones, Les prières de Gautier de Coinci, leur distribution et leur réception d’après la tradition manuscrite (pp. 237-268); Ardis Butterfield, Epilogue (pp. 269-277).
Index des manuscrits (pp. 279-286); et Index nominum et des oeuvres médiévales (pp. 287-304).